CHANCELIER: "Quand le Progrès réconcilie l’Ancien et le Nouveau"

Le 4 juin dernier, ARCHi2OOO était convié - parmi un panel de spécialistes et experts de l’immobilier en Belgique - pour présenter le projet CHANCELIER lors du Forum de LOBBY.

Le soleil étant au RDV, les quelques 200 invités ont pu profiter des magnifiques jardins intérieurs de l’emblématique Glaverbel Building.

Le concept : une soirée « Forum de débat » où divers intervenants de renom présentent leurs projets et/ou sujets.

Philippe Verdussen et JeanPaul Buess (CODIC), sont revenus, ensemble, sur l’immeuble CHANCELIER:

Le challenge se situe sur trois plans:

D’abord, un plan urbanistique d’intégration urbaine parce que face à la Cathédrale des Saints Michel et Gudule, il faut bien réfléchir à ce qu’on fait.

Deuxième défi : deux bâtiments de deux structures différentes dont un morceau de façade date de 1902 qu’il fallait garder et, en outre, imaginer des nouvelles façades qui vont matcher avec cette dernière.

Et enfin, comme nous sommes dans du bureau, ça doit être flexible, divisible, modulable, évolutif, … Les règlements (incendie, acoustique) font que c’est un sacré défi ».

Défi relevé haut la main, avons-nous envie de rajouter.

Jean-Paul BUESS (CODIC) et Philippe VERDUSSEN 

De gauche à droite : François Didisheim, l’organisateur et animateur de la soirée (LOBBY), Marino Keroulis (Betweenpros), Hervé Camerlynck (infobeton.be), Francis Metzger (Ordre des Architectes Francophones et Germanophones), Bernard de Gerlache (Demeures Historiques), Jean-Paul Buess (Codic), Philippe Verdussen (ARCHi2000), Serge Fautré (AG Real Estate), Nick De Luyck (Buysse & Partners)

La thématique du jour, "Quand le Progrès réconcilie l’Ancien et le Nouveau", semblait s'appliquer à merveille à notre projet.

© Georges De Kinder

En effet, fraîchement réceptionné pour le compte de CODIC Belgique, l'immeuble CHANCELIER, qui s'étend sur près de 15.000 m2, répartis sur dix étages en plein centre de la Capitale, est un magistral exemple de construction ancienne remise au goût du jour avec finesse et respect grâce aux progrès actuels. Une réussite qui mérite que l'on s'y arrête...

Tour de force

 

Vous ne pouvez pas le rater avec sa façade contemporaine dont la modernité discrète, les lignes douces et arrondies, créent un dialogue remarquable avec le style gothique de la cathédrale Saints Michel et Gudule voisine.

A l’angle de la rue des Colonies et de la rue de la Chancellerie, non loin de la gare Centrale, CHANCELIER occupe une situation stratégique dans un quartier qui reprend vie. On comprend mieux le tour de force réalisé par CODIC Belgique et ARCHi2OOO, associés dans le projet, quand on sait que ce sont en fait deux entités distinctes qui ont été unifiées en un seul immeuble, et qu'elles avaient subi de multiples transformations entre 1902 - date du début de la construction du premier bâtiment d'origine - et 1992, qui a vu une importante rénovation avec démolition des planchers existants et préservation partielle d'une partie des façades historiques.

Tout en conservant dalles et noyaux, ainsi que la façade ancienne (rénovée au niveau des étages), l'ambition des maîtres d'œuvre a donc été de redonner de la cohérence et du prestige à un ensemble architectural "endommagé" au cours des ans par diverses interventions malheureuses.

© Georges De Kinder

Le projet avait été initié par ARCHi2OOO avant la crise sanitaire avec un promoteur belge. Repris en mains par CODIC en 2021, il a été repensé pour répondre aux nouvelles attentes et conditions de travail post-Covid, veillant à ce que les plateaux de bureaux et les circulations verticales répondent aux besoins contemporains d’efficacité, de divisibilité, de flexibilité et de modularité. 

 

Arcades intactes

 

C'est donc une restauration lourde qui a été réalisée, après analyse de l'état général de la structure du bâtiment datant du début des années 90 et compte tenu de la gêne excessive qu'aurait constitué une démolition totale dans le centre historique de Bruxelles. "La réduction des énergies grises a également guidé notre choix, elle nous tient à cœur", disent nos interlocuteurs. "Cela n'a pas été sans contraintes techniques conséquentes, par exemple dans la réalisation des grandes baies vitrées garantes de lumière naturelle, dans l'isolation de l'ensemble du bâtiment, y compris les façades anciennes, ou le placement d'un triple vitrage à hautes performances thermiques et acoustiques. Comme les châssis sont ouvrants et d'un poids inhabituel, des tests particuliers ont d'ailleurs dû être réalisés pour garantir la résistance de l'ensemble. L'objectif est d'obtenir les certifications BREEAM Excellent, WELL Gold, AirRated Gold, WiredScore Platinum et de faire de cet ensemble un immeuble remarquable à tous niveaux, en n’utilisant plus d’énergie fossile, et exemplaire en termes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG)".

Dans un chantier d'une telle envergure, il arrive aussi que l'on ait parfois une bonne surprise. Lors de la démolition du revêtement en pierre blanche qui recouvrait la façade historique depuis les années 90, on a ainsi découvert que les arcades d'origine datant de 1919 étaient restées intactes et dans un état remarquable, on a pu les remettre en valeur. Les autres façades ont été totalement remplacées, en béton architectonique de teinte identique à celle des anciennes.

Le hall fait face à Saints Michel et Gudule et se prolonge vers une mezzanine en suivant la forte pente de la rue de la Chancellerie, créant ainsi une relation particulière entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment.

La courbe de la façade ouvre progressivement la vue vers la cathédrale.

© Georges De Kinder

 

© Georges De Kinder

"Vous imaginez bien qu'intégrer les techniques habituelles d'un projet neuf dans deux structures de bâtiments existants a représenté un fameux challenge", souligne-t-on encore chez CODIC et ARCHi2OOO.

"Nous pensons en particulier aux quatre groupes de traitement d’air, aux deux pompes à chaleur, aux ascenseurs, aux plafonds actifs, aux citernes de récupération d’eau de pluie ainsi qu’aux 68 panneaux photovoltaïques au-dessus de la toiture végétalisée. Mais l’intégration de ces équipements était essentielle pour permettre à CHANCELIER d’affronter sereinement les prochaines décennies. Les technologies et procédés de construction ont permis de réduire drastiquement l’empreinte carbone et la consommation énergétique du bâtiment. Des espaces verts sont prévus pour tous, avec un jardin fleuri et paisible en intérieur d’îlot, ainsi que, cerise sur le gâteau, un rooftop offrant des vues exceptionnelles à 360° sur la Capitale.

© Georges De kinder

© Georges De kinder

Nous sommes assez fiers d'avoir contribué à la renaissance de ces deux bâtiments malmenés. CHANCELIER se veut être l’immeuble de bureaux par excellence où le bien-être des employés est au centre des préoccupations".

 

Des locataires de renom ont déjà signé : Les trois derniers niveaux seront ainsi occupés par la prestigieuse firme d’avocats Latham & Watkins. Le rez-de-chaussée et le premier étage sont dévolus à uncoworking haut de gamme. Quant à la commercialisation des étages restant disponibles, elle bat son plein alors que l’on peut dès aujourd’hui mieux mesurer la qualité des espaces et de leurs parachèvements.

Article issu du LOBBY MAGAZINE - Journaliste: Christian Carette.